DMPVD vous parle de GALATÉE ou la rencontre surréaliste de Dalì et Gala

10 Déc 2019

DMPVD vous parle de « GALATÉE ou la rencontre surréaliste de Dalì et Gala »

Fulgurante… la rencontre de Salvator Dali et Gala – qui deviendra sa femme pendant quarante-cinq ans. Mathilde Aurier recrée ce coup de foudre avec originalité dans son propre imaginaire et sur les planches de la Contrescarpe.
Elle puise dans l’existence de ce couple mythique des éléments de leur propre vie (mariage de Gala et Paul Éluard, sa maladie, micro-sieste de Dali…) et les croise dans une fiction (meurtre par Gala de son père, sœur dominante de Dali…) et une vision « surréaliste ».

Dans l’obscurité, Gala et Dali dorment et laissent exprimer avec force leur énergie. Gala dans un fauteuil pour handicapé, Dali dans un fauteuil confortable, une petite cuiller à la main. La chute du couvert sur le sol sonne la fin de la sieste et dans sa hâte de rester lié à son inconscient, le peintre se lève d’un bond et empoigne pinceaux et palette. Sur la toile, formes et couleurs, sans censure ni code se déploient. Maria, sa sœur, intervient et tente de le ramener timidement à des contingences matérielles : il y a une fuite au plafond. Dali la rudoie pour la énième fois. Mais plus pour longtemps. En attendant, il replonge dans un somme.

Gala, enfin réveillée, échange avec Paul, son mari. Amoureux, le poète lui a composé des vers. Gala se moque de lui encore et encore, comme toujours. Blessé, par vengeance, Paul lui administre une dose de somnifère, contacte l’hôpital et la fait y retourner : elle est déjà suivie en psychiatrie pour avoir assassiné ses parents.
Dali et Gala, appesantis dans leurs songes, se croisent à travers rêves. C’est le choc. Ils feront tout pour se rejoindre dans le réel sensible.

Quoi en penser ? La mise en scène est bien étudiée et bien ficelée sur un scénario cohérent, ce qui n’était pas gagné par avance. Mathilde Aurier nous embarque facilement dans l’univers surréaliste où elle invente ses propres références. Les comédiens s’épanouissent sur scène et vivent leur personnage. Un hommage à Dali mais plus ouvertement un rappel à ce mouvement qui se voulait un art de vivre.
Carole Rampal