« La Chute » d’Albert Camus

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Dans son dernier grand récit, Albert Camus dresse l’état des lieux sans concession de « l’homme moderne ». Un texte éblouissant.

« La Chute » est le roman-testament d'Albert Camus. Un an après avoir achevé cette dernière œuvre, il reçut le prix Nobel de littérature.

Dans « La Chute », Jean-Baptiste Clamence se confie à un inconnu, dans un bar douteux d’Amsterdam. Il se présente comme « juge-pénitent », étrange profession consistant à s’accuser soi-même afin de pouvoir devenir juge.

Il se raconte : naguère avocat à Paris, il mena une brillante carrière. Respecté de tous et ayant une haute opinion de lui-même, il se considérait au-dessus du jugement du commun des mortels. En parfait accord avec lui-même, sa vie était une fête, et il était heureux.

Jusqu’au soir où il passa sur un pont duquel il entendit une jeune fille se jeter. Il poursuivit son chemin, sans lui porter secours. Cette chute entraîna celle, morale, de Clamence et marqua le début de sa quête existentielle.

Au travers de son personnage, Albert Camus dépeint l’homme occidental : égoïste, vivant dans le pur divertissement, coupé des notions fondamentales de justice et de responsabilité.

 

Durée : 1h15

Auteur : Albert CAMUS
Adaptation : Géraud BÉNECH et Stanislas de la TOUSCHE
Artiste : Stanislas de la TOUSCHE
Metteur en scène, création sonore et vidéo : Géraud BÉNECH

 

NOTE D’INTENTION. Géraud Bénech, metteur en scène et Stanislas de la Tousche, comédien.
Cette année 2020 est l’occasion de revisiter, de façon théâtrale, ce récit écrit par l’une des figures les plus marquantes de la pensée du XXe siècle.
Aujourd’hui, La Chute est devenu un « classique » et son auteur, l’archétype de l’intellectuel à la française, naviguant en solitaire entre liberté philosophique et engagement humaniste.

Cette étrange confession s’inscrit à présent dans un autre contexte historique, loin des affrontements idéologiques des années 1950 (Guerre froide, décolonisation, forte influence du Marxisme dans les courants de pensée en Europe) qui lui donnaient des allures de manifeste. Nous l’abordons avec nos préoccupations et notre sensibilité contemporaines, davantage tournées vers l’intime et les enjeux à court terme. Elle résonne dans notre quotidien avide de « coming out » et où les medias et les réseaux sociaux ont banalisé jusqu’à saturation le déballage de l’intime. Que signifie pour notre temps envahi par la toute puissance de la communication et la manipulation des images, cette « entreprise » émanant d’un homme rompu à l’art de la parole, brillant avocat comme il se décrit… comédien comme il se prétend, et qui va se mettre à nu dans un « jeu de la vérité » sans concession ?

La mise en perspective théâtrale de ce texte s’appuie sur la stratégie d’écriture de Camus. Le spectateur, tout comme le lecteur, n’est pas pris à partie directement. La parole de Jean-Baptiste Clamence, portée par le comédien Stanislas de la Tousche, est adressée à cet interlocuteur invisible qu’il tente de convertir et d’entraîner dans sa chute salvatrice. Mais dans ce miroir qu’il lui tend, chacun d’entre nous est conduit, par étapes, à reconnaître sa propre image.

Un ancien avocat réfugié à Amsterdam sert de guide à un Français de passage, rencontré dans un bar du port. Jour après jour, il se raconte et se dévoile, se faisant de plus en plus intime. Au cœur de sa révélation, un événement catalyseur : le suicide par noyade, sous ses yeux, d’une jeune femme, un soir alors qu’il traversait un pont parisien. Mais au-delà de sa propre expérience, il rend compte de cette complexité irréductible que nous partageons tous, des choix qui composent la trame de nos existences, de nos intentions, de nos actes ou nos immobilités, face au regard de l’autre, face aux injonctions sociales ou aux intrusions fracassantes de l’Histoire dans nos vies.

L’homme se confie : il a été un avocat brillant, un séducteur, un homme du monde, vivant pour et par les autres, n’existant qu’au travers du jeu des regards. Puis soudain, à la faveur de ce suicide, la lucidité l’a saisi. Le sentiment de sa lâcheté intrinsèque, de sa vanité, se sont mis à affleurer. Toutes ses tentatives pour le refouler ont échoué. Sa carapace d’être social s’est fissurée puis brisée. C’est un écorché vivant qui se voit en transparence, à la fois sujet et objet cette « leçon d’anatomie » qu’est La Chute.

En s’affranchissant ainsi du mensonge qui est notre lot commun et en assumant sa duplicité, Jean-Baptiste Clamence accède à un statut supérieur, omniscient. Mais il est condamné à errer dans les limbes en quête d’individus à convertir. Car on ne peut regarder seul longtemps la vérité en face.

 

AXES DE MISE EN SCÈNE, Géraud Bénech, metteur en scène.
La mise en scène vise à mettre en évidence les enjeux dramaturgiques de La Chute et en tout premier lieu les conditions d’énonciation de cette confession. Qui est ce personnage qui se désigne sous le nom de Jean-Baptiste Clamence. À qui s’adresse-t-il ? Que signifie la solitude de l’acteur sur le plateau alors que l’illusion théâtrale nous invite à croire qu’il partage cet espace avec son interlocuteur. Que signifie cet espace sobre et ces objets (une table, une chaise, une lampe de bureau, un grand miroir sur pied) qui, sans soucis de réalisme, évoquent pourtant une chambre meublée ?

À chaque instant, le spectateur est confronté à une double interprétation de ces paramètres : Il peut soit accepter la convention théâtrale, adhérer aux différentes situations qui naissent de la bande sonore et dans lesquelles deux interlocuteurs se meuvent et dialoguent (bien que n’en voyions et n’entendions qu’un seul). Il peut aussi la mettre en doute, ou plutôt considérer que ce à quoi il assiste est une tentative de manipulation de la part d’un personnage expert en jeux d’illusions mais que cette introspection sans concession aura conduit au-delà de la raison.

” Ces nuits-là, ces matins plutôt car la chute se produit à l’aube, je sors, je vais, d’une démarche emportée, le long des canaux. Dans le ciel livide, les couches de plumes s’amincissent, les colombes remontent un peu. Une lueur rosée annonce, au ras des toits, un nouveau jour de ma création (…) Alors planant par la pensée sur tout ce continent qui m’est soumis sans le savoir, buvant le jour d’absinthe qui se lève, ivre enfin de mauvaises paroles, je suis heureux. Je suis heureux, vous dis-je, je vous interdis de ne pas croire que je suis heureux, je suis heureux à mourir ! ”

Le personnage se tient en équilibre sur la fine crête qui sépare l’hyperacuité de la folie. À aucun moment, la mise en scène ne cherche à trancher cette ambiguïté voulue par Camus et qui traverse le roman.

GÉRAUD BÉNECH – mise en scène, création sonore et vidéo.
Au théâtre, Géraud Benech collabore en tant que dramaturge pour plusieurs spectacles : K Lear de William Shakespeare, mise en scène de Marie Montegani, avec Emmanuelle Laboorit, (Théâtre IVT, 2007), Les Femmes savantes de Molière, mise en scène de Marie Montegani (Théâtre 95, Cergy-Pontoise, 2010).
Il est également conseiller artistique et dramaturge pour les pièces écrites et mises en scène par Joël Dragutin: Chantier public (Théâtre 95, Cergy-Pontoise, 2011), Visite guidée (Théâtre 95, 2012), Une maison en Normandie (Théâtre 95, 2013), Je te ferais dire (Théâtre 95, 2014), En héritage (Théâtre 95, 2015) et Le Chant des signes (Théâtre 95, 2017). Moi, Daniel Blake, adapté du film de Ken Loach, Scène Nationale de Cergy-Pontoise, avril 2019 et Avignon 2019, (Théâtre des Halles, Prix du OFF 2019).
En tant que metteur en scène, il dirige Stanislas de La Touche dans plusieurs spectacles inspirés de la vie et de l’œuvre de Louis Ferdinand Céline. Le dernier en date, Céline, Derniers entretiens, est resté pendant près de trois saisons à l’affiche de théâtres parisiens (Théâtre des Déchargeurs 2017-2018, Théâtre de la Contrescarpe – 2018, Théâtre de Poche-Montparnasse, 2019) et a reçu un accueil enthousiaste de toute la critique.
Il met également en scène La Chute d’Albert Camus et Mais du soleil que reste t-il ? d’après les écrits de guerre de Maurice Genevoix et Sons of a Nietzsche, une performance associant jazz live et textes philosophiques ou poétiques (Friedrich Nietzsche, Henri Michaux, Gilles Deleuze…) avec le comédien Matthieu Dessertine (Centre européen de poésie, Avignon, 2015 et 2016).
Géraud Benech a également publié deux ouvrages consacrés à la 1ère Guerre Mondiale : Carnets de Verdun (Librio, 2006) et Champs de Bataille de la Grande Guerre (Flammarion, 2008).

STANISLAS DE LA TOUSCHE – comédien.
Stanislas de la Tousche a été forme au Centre Américain par Stephane Lory (Paris, 1978- 1981) puis par Blanche Salant (1981-1982). À la Maison des jeunes et de la Culture Mercœur, il a suivi l’enseignement de Jacques Lecoq par Eduardo Galhos (Paris, 1982-1986). Stanislas de la Tousche débute au théâtre avec la pièce Le Livre de Viorel Stefan, mise en scène de Loïc Saint-James (Enghien, 1985). Il joue ensuite sous la direction de Christophe Thiry, notamment dans Mistero buffo de Dario Fo (Roseau Théâtre, Paris, 1987) et La Mort et l’écuyer du Roi de Wole Soyinka (Le Perreux-sur-Marne, 1994). Il joue également dans de nombreuses pièces telles que Anthropologies de Pablo Abad, mise en scène de Ricardo Lopez-Munoz (Théâtre de Chatillon, 1996), Dialogues d’exilés de Bertold Brecht, mise en scène de Patrick Vershueren (Théâtre Éphéméride, Val- de-Reuil, 1998), Peines d’amour perdues de William Shakespeare, mise en scène de Simon Abkarian (Théâtre de l’Épée de Bois, Vincennes, 1999), Entretien entre Diderot et d’Alembert de Denis Diderot, mise en scène de Didier Mahieu (Théâtre Éphéméride, Val- de-Reuil, 1999), Britannicus de Jean Racine, mise en scène d’Alain Bezu (Théâtre des 2 Rives, Charenton, 1999), La Compagnie des spectres de Lydie Salvayre, mise en scène de Monica Espina (Théâtre National de Chaillot, 2002), Anticlimax de Werner Schwab, mise en scène de Regis Hebette (Theatre de l’Échangeur, 2004), Tragedy : a tragedy de William Eno, mise en scène de Monica Espina (La Générale, Paris, 2006), La Conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole, mise en scène de Bastien Crinon (Théâtre Gérard Philippe, Orléans, 2008). Depuis 2010, Géraud Bénech le met en scène dans plusieurs spectacles inspirés de la vie et de l’œuvre de Louis-Ferdinand Céline, dont le dernier en date, Céline, Derniers entretiens est resté pendant près de trois saisons à l’affiche de théâtres parisiens (Théâtre des Déchargeurs 2017-2018, Théâtre de la Contrescarpe – 2018, Théâtre de Poche-Montparnasse, 2019) et a suscité l’enthousiasme de toute la critique. La Chute de Camus et Mais du soleil que reste-t-il ? d’après Maurice Genevoix consacrent ainsi une décennie de collaboration.

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La presse vous parle de "La Chute" d'Albert Camus

SORTIES À PARIS « Magistralement interprété…Un petit bijou à (re)découvrir qui enrichira votre conscience et ravira votre âme de spectateur ! » Lire l’article

SINGULARS  » Qu’il est stimulant de se frotter à de grands textes, le public est reconnaissant à Stanislas de la Tousche de lui offrir le meilleur. Pour mieux réfléchir. » Lire l’article

PRESSE NOUVELLE MAGAZINE « Camus se dévoile, dans cet homme que le comédien incarne d’une façon intense, saisissante, avec un talent unique, laissant les spectateurs éblouis et tremblants. »

20h30 LEVER DE RIDEAU « Stanislas de la Tousche incarne le personnage à la perfection. Que de philosophie dans cette représentation. Nous sortons plus enrichi qu’en arrivant. » Lire l’article

CHRONIQUE INSTAGRAM de @watercolorandbooksparis « Cette pièce est magistralement interprétée par @stanislasdelatousche, avec une mise en scène riche de Géraud Bénech. » Lire la chronique

CHRONIQUE INSTAGRAM de @cathy_lit_et_sort_aussi « On se laisse emporter dans les bas fonds d’Amsterdam dans cette belle mise en scène mise en valeur par le comédien, pleinement dans son rôle. » Lire la chronique

HISTORIA « C’est un défi que de représenter La Chute sur scène. Relevé haut la main. Formidable performance de Stanislas de la Tousche qui, seul sur scène, sait capter l’attention de son public. » Lire l’article

JE N’AI QU’UNE VIE « Une raison d’aller voir la pièce ? Parce que c’est Camus, et que c’est magistralement servi. Pour la beauté du texte. Parce que le propos est actuel, trop actuel. Parce que vous aimez le théâtre. Parce que Camus est à votre programme de Français ou de Philo. Parce qu’il vous arrive de réfléchir. » Lire l’article

CULTURE ÉVASIONS « Une belle performance d’acteur ! »

PUBLIK’ART « Camus porté en majesté ! »

FROGGY’S DELIGHT “La parole est portée de manière émérite avec une éloquence sensible par Stanislas de la Tousche qui navigue subtilement entre la vraie fausse humilité du repentant et le faux vrai cynisme du “pécheur”. ” Lire l’article

IT ART BAG “C’est une superbe pièce que nous présente le metteur en scène Géraud Bénech interprétée à merveille par le talentueux comédien Stanislas de la Tousche.” Lire l’article

BAZ’ART ”Un texte puissant, impeccablement servi ” Les mots puissants d’Albert Camus sont incroyablement incarnés par Stanislas De la Tousche, impeccable du début à la fin, quelles que soient les émotions traduites dans ce soliloque déversé comme un intarissable torrent.” Lire l’article

À VOIR À LIRE “La prestation de Stanislas de la Touche parvient, avec beaucoup de justesse, à transposer le texte sur scène. L’acteur est constamment en équilibre pour conférer au propos ce qu’il faut de pathos et de cynisme, sans jamais exagérer le trait. Stanislas de la Touche donne vie sous nos yeux au héros camusien, avec une incroyable facilité.” Lire l’article

BC LE RIDEAU ROUGE « Discours qui libère philosophiquement ;
«Plus je m’accuse et plus j’ai le droit de vous juger».
Un texte aux profondes réflexions, sans préjugés,
Servi par un souffle qui a su exiger
De l’acteur qu’il l’expulse de lui intensément.  » Lire larticle

THÉÂTRE AU VENT « Le public se trouve dans la position de l’interlocuteur muet de Jean-Baptiste Clamence, certainement embarrassé, médusé par cette confession torrentielle. Stanislas de la Tousche ne donne même pas l’impression de jouer, il est cet homme qui se confesse, se livre corps et esprit pour regarder la nuit en face. De chair et de sang, avec cet ego vacillant comme une mouche aveugle, en quête de lumière, l’homme qui parle nous émeut. » Lire l’article

SORTIES À PARIS “Un spectacle profond, actuel voire intemporel.” Lire l’article

FOU D’ART “La magnifique mise en scène de Géraud Bénech, à la fois intense et sobre met la place du miroir en évidence et à chaque instant, le spectateur est confronté à plusieurs informations. Jeu d’acteur, bande sonore, projections. Le tout se mêle en un jeu d’illusions et ajoute encore, une folle intensité à cette introspection. Un texte, tout en ambigüité voulue par Camus et très bien retranscrit par Stanislas de la Tousche, à la mélopée très particulière.” Lire l’article

PLACEMENT LIBRE “Une œuvre majeure, sur le sujet majeur l’individualisme de l’homme moderne.” Lire l’article

FRANCE NET INFOS « Stanislas de la Tousche, sublime ce monologue d’Albert Camus. Ainsi que la mise en scène de Geraud Benech, riche en portraits poétiques. » « Stanislas de la Tousche incarne les confessions de Clamence tout en naturel. À l’image de la mise en scène de Géraud Bénech qui privilégie la sobriété avec de subtiles artifices. »

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